lundi 29 septembre 2008

Dilemme...

Ne vous fiez à ce que contient la main gauche du petit bonhomme au sourire constipé ci-dessus, je ne suis pas encore diplômé. Loin s'en faut. En fait, j'aimerais. Mais auparavant, c'est mieux de savoir de quoi qu'on va l'être. Dilemme donc, je m'explique.

J'ai passé un pré-test vendredi de 2 heures pour savoir si j'étais digne d'intégrer une session Fast-track du Certificate Advanced in English (cad une session Cambridge plutôt costaude, réduite de 4 semaines par rapport à la "normale"). Fallait avoir 60 % au résultat global pour être "apte à" -- ce qui au vu de la difficulté du truc, me paraissait compromis.

Cet aprèm résultat : 58 % -- ce qui est plutôt bon me confie la nana en charge des exams, et suffisant pour l'intégration. Ouf !?
MAIS ! Etant le seul gus sur le campus a avoir tenté la version Fast-track du CAE, ils ne comptent pas en ouvrir une juste pour mes beaux yeux. "Mais... (Hé hé), on aurait une place pour vous à... Manly !"

Manly, c'est à 10 bons kms de Sydney. Fait chier.
Je génère du suspense un peu hypocritement dans le titre, parce qu'en fait ma décision est quasi prise : pas envie. Juste au moment où je me fais des potes dignes de m'emmener enfin voir l'Océan (vous enflammez pas les enfants, c'est pour dans 10 jours), où l'exhalaison de ma douce sensualité répandue dans tous les recoins de la ville fait chavirer mille coeurs sensibles, où je fais pour la première fois de l'Histoire franco-bridéenne sourire une demi-douzaine de coréennes par l'intermédiaire d'une traduction approximative de l'histoire de Toto à la pharmacie, je devrais quitter tout ça pour un diplôme qui demande labeur et amnégation !? Bon, un peu ennuyé en fait, parce que ça me résoud à me rabattre sur l'IELTS -- qui en France n'a pas la même valeur qu'un des deux meilleurs diplômes Cambridge. Tant pis.



Autre sujet, plus sec. Un coup de gueule, hurlé sans doute pour rien (mais si je ne le fais pas ici, où alors ?).
Dans un premier temps désemparé, ça y est, me vlà désormais bien remonté par cette omniprésence de la télé dans cette baraque ! Encore, si elle ne servait qu'a donner l'illusion de combler les petits trous ennuyeux d'une journée morose, ce serait juste tristoune (cette même vacuité qui s'inflitre sans doute dans quasiment toutes les ondes hertziennes occidentales, des reportages putassiers type Delarue, à l'Australian salsa star en passant par l'équivalent 19h de Plus belle la vie) - se coller devant la petite lucarne, parce que, bon, que faire de mieux (!?), ôôf... on l'a tous fait.
Mais là, l'affaire prend des proportions carrément désespérantes. Je veux dire, lorsque l'instrument devient maître des lieux, instaure sa suprêmacie et en vient à ramollir les relations humaines, on est en droit de tirer la sonnette d'alarme.
Il y a des télés partout : en bas dans le grand salon, en bas dans la chambre de la nièce, en bas dans la chambre du fils, en haut dans la chambre de la mère, en haut dans le petit salon à coté de ma chambre, et puis, l'emplacement rêvé, le plus fréquenté par la mère de famille : la cuisine !
Visez un peu la photo un peu plus haut. Si, si, en haut sur la droite, vous apercevrez bien un antique écran cathodique. Je vous laisse imaginer la (les) scène(s) : je suis évidemment dos à la TV, tous les autres sont répartis pour pouvoir ne rien manquer de l'Australian Idol, ou du dernier épisode de la sitcom ultra-violente aussie - qui ressemble à s'y méprendre à la même série fake minable dans Forgetting Sarah Marshall. Manu, faut que tu voies ça :D ! Grosso modo, je mange tous les soirs devant une assemblée de fidèles qui contemplent le micro spectacle au-dessus de ma tête, en silence. Je réfléchis à trois fois avant d'ouvrir la bouche à table, il s'agit de ne pas interrompre pour une broutille le reality show de 18h45. De toute façon, c'est trop dur pour moi de me rendre plus intéressant que le petit écran, j'en ai eu la démonstration lors du repas de ce soir. J'étais en train de discuter de mon soucis Cambridge avec le fiston Ben, et là, bim, en plein milieu de mon explication, il se met à exploser de rire et à commenter, pour les 2 autres étudiants qui auraient éventuellement raté ça, un gag de Matthew Broderick, me délaissant seul face avec ma détresse et ma fourchette chargée de boeuf carotte à la main. J'en reviens toujours pas d'une telle impolitesse... Comme moi lors d'une époque compulsive sur allociné, ils ne se rendent pas bien compte... :o

Alors, qu'on ne croit pas que je les déteste, Ben, Kathy et mes autres colloc' ! Pitié, pas de généralité. Ils sont en dehors de ça adorables, serviables comme tout, etc... Non, je pointais du doigt un truc qui m'agace et m'indispose de plus en plus clairement. C'est tout.

Sur ce, faîtes de beaux rêves...

samedi 20 septembre 2008

Sidney Nolan

"Bon, comment tu profites de tes samedis australiens Tom ? Tu apprends à surfer, tu traques les ornithorynques dans les rivières, tu fais ton Jean Rouch avec les aborigènes ? Enfin, rassure-moi... Tu perds plus ton temps dans les salles obscures ?
- Euh... Non, non. Enfin, pas dans les salles obscures non, j'y ai pas encore mis les pieds ici - whouah ! Mais ça n'empêche pas de regarder des DVD/DviX de temps à autre, hein. Tiens, ce matin, passé 2h30 devant le superbe
Hatari ! d'Hawks, encore plus classe et pop que Le sport favori de l'homme. D'ailleurs, c'est un espèce de film-zoo grandeur nature, pour poursuivre sur mon précédent post, un film dans leq...
- Non, mais attends là, on s'en tamponne le coquillard de ton Hocks et tes films pop des 60's ! Franchement, je te trouve malhonnête de me faire dire "Jean Rouch" au-dessus. Qui en dehors de Nico. Tr. et Jean-Raqi le connaît ce zigue ? Y en a marre de ces clins d'oeil de petit cinéphile élitiste. Tes lecteurs veulent de l'exotisme, on attend de l'aventure, de palpitants chapitres indianajonesques, du koala secouru de la menace d'un python XXL affamé, camouflé dans les lianes de la forêt tropicale de Daintree, on veut sentir la poussière suffocante du désert parcouru en 4x4, la solitude mélancolique du baroudeur téméraire qui ose prendre la route plusieurs jours sans croiser âme qui vive ! Donne-nous de l'émotion, de l'adrénaline quoi ! Ou au moins nous poster quelques photos croustillantes de surfeuses libidineuses de la Gold Coast. Tu vois bien que ton audimat chute, tu postes peu, faut bien faire quelque chose !!
- Bah oui, mais moi, cet après-midi, j'ai vu une rétrospective Sidney Nolan.
- ...
- Au Cultural Centre, vaste, free et top, en plus.
- ... C'est qui ça ? Un artiste émigré australien parti en Hongrie pour tourner des films néo-muets avec une troupe de cirque composée de clandestins singapouriens ?
- Non, un artiste australien tout court du siècle dernier. Un des peintres aussies les plus connus - qui zont dit sur les cartons explicatifs. Né en 17, mort dans les années 80, a fuit la WW2. Très sensibilisé par la question de la colonisation, par l'empreinte de l'homme sur son environnement, d'après la centaine de tableaux vus. Surréaliste, mais pas que, fortement influencé par Picasso, Cézanne, Bacon (un peu), et Rimbaud, dont il vénérait la marginalité romantique. Il a créé dans les années 40 un personnage alter-égo, Kelly,
trois rectangles de noir dont un percé d'un vide inquiétant (qui le rapproche ainsi d'un décapsuleur pour croque-mort), récurent dans ses peintures. Je peux vous en poster quelques-unes ?
- Pfff... J'me barre. Ciao. Bon courage aux lecteurs restants.
- Merci pour eux."



















Ned Kelly, 1946

Kelly head in arid landscape















Kelly and horse


Kelly the trial, 1946


















Death of Constable Scanlon 1946



















Return to Glenrowan
, 1946











Temptation of St Anthony,
1952


Riverbend, 1967.
Ambitieux projet mené sur plusieurs années : deux séries de 9 peintures présentées en 2 arcs de cercles qui se rejoignent plus ou moins. Chacune met en scène les souvenirs du peinture, très jeune. Au bord d'une rivière, ses parents avaient mis le feu à des parcelles de forêt afin de pouvoir y installer leurs bêtes, sans succès. L'expérience est vraiment prégnante, autant que malaisante.

Il est parti vivre en Angleterre dans les 50's, a voyagé - en Antartique, notamment, à la fin de sa vie, en Grèce, plus tôt - et délaissé un peu son bonhomme fameux pour de nouveaux paysages. Il est revenu dans ses dernières années à des techniques privilégiant la spontanéité (avec des sprays, le corps suspendu au-dessus de sa toile).

Vous l'aurez compris, une très belle découverte.
Aussi belle que ce Cultural centre est vaste, surprenant.
Passé plus de 2 heures dans un des bâtiments, et pas pu finir l'expo, ni commencer les autres (imaginez un peu mon ébahissement : au sortir d'une expo aussi costaude, je croise en coup de vent des oeuvres de Van Dyck, Rubens, Pisarro, Kandisky et Duchamp) ...


N'ayez crainte, si jamais d'aventure le fils de Paul Hogan m'entraîne dans de tumultueuses péripéties sauvages, je n'oublierai pas de vous les faire partager.

lundi 15 septembre 2008

Koalas


Hier, après-midi ravissant en compagnie des zanimos d'ici (en espérant les trouver par la suite ailleurs que dans de "vastes" enclos), au Lone Pine Koala Sanctuary, à une bonne demi-heure du centre.

Pas trop envie de faire de commentaires - pour une fois, plus de photos que de texte.
A noter que ma batterie est tombée en rade à la moitié de ma visite (arf, le con, il aurait pu prévoir. Oui).

(Excusez-moi par avance de la médiocrité des photos, mais faudra vous y faire, jamais été doué pour ça)

Très commune, une espèce de dindon australien au col jaune

Aperçu aussi : Un mâle wallaby (pademelon) concupiscent, peu soucieux de préserver sa virilité des regards humains.



These animal may bite, rhô la farce !


(désolé, pas mieux que celle-ci, mais je pouvais pas ne pas en poster une de ces charmantes boules de poil mangeuses d'eucalyptus)

ça, c'est un cassowary, un des plus gros oiseaux du monde.
il vit uniquement dans les forêts tropicales australiennes (et ds les zoos qui en prennent soin)

paraît qu'il est pas commode quand lui sert de l'avoine à la place des larves habituelles :D



bien sûr, les immanquables kangourous et leur poche secrète !


une rencontre complètement inopportune avec un paon somptueux dont j'ai failli buter sur le tapis d'yeux !

Aperçu aussi :
- un Inland taipan (en cage en verre). 1 mL de son venin suffit à faire périr 2 couillons aussi épais que moi.
- divers petits reptiles (petite pensée à une grande amatrice des serpents et autres créatures écaillés)
- les ktouboukounets wombats (mes préférés)
- des lorikeets (les oiseaux les plus bigarés vus jusqu'ici)
- autour d'un étang pour moi tout seul (!!), 3 wedge tailed eagles, trônant comme des princes immobiles, observant leur royaume riquiqui.

Il ne me reste plus qu'à espérer les recroiser tous dans l'outback, et je pourrai mourrir heureux.


A môman : je vais bien, aucun bête ne m'a attaqué, mordu, ni léché, ni même projeté un quelconque projectile au visage. Ni coup de poings de kangourous, ni déjection de koala. Tout va bien.

vendredi 12 septembre 2008

Trivialité des mythes, BBQ made in Asia et opposum acrobate


Je risque de vous décevoir, mais je ne crois pas pouvoir donner de réponse précise et cohérente à l'interrogation que je posais ici même il y a trois jours. Après 2 ou 3 questions, Marié et son amie coréenne ne m'ont pas plus éclairé sur le sujet. Je crois qu'il faut en appeler à une vague idée, un parfum de vieille Europe, de littérature, de peinture romantiques du XIXème siècle (et d'avant), de lieux reproduits mille fois sur carte postale, qui perdure et s'amplifie avec l'écart géographique. Et puis la mode aussi : les asiatiques (en particulier les coréens et les japonaises) qui devraient ne rien avoir à envier à l'Occident, fantasment pour beaucoup sur les marques de luxe de chez nous (Hermès, Louis Vuitton, ... elles les connaissent mieux que moi).
Et puis après tout, je cherche à démonter une affaire pas totalement à côté de la plaque. N'étais-je pas le premier chagriné à l'idée de quitter la capitale, me remémorant des promenades à deux le long de la Seine, des promenades dans le Quartier latin aux pavés des Invalides sous un soleil caressant ? Oh, n'allez pas croire que je souffre d'une mélancolie douloureuse ici, et que j'écris ce papier à côté d'une poubelle débordant de mouchoirs trempés de larmes, rivé sur mon lit, en comptant les jours avant mon retour. Non non non, mais il faut avouer qu'une dizaine de jours après l'avoir quittée, Paris me manque, surtout lorsque j'écris ces lignes (ce gredin de Gengis m'approuve, je suis sûr).
Et puis en matière de clichés, étais-je en droit de donner des leçons ? Et les suédoises à forte poitrine, les séducteurs italiens imparables, et mille autres sur l'Afrique, l'Asie, le Proche-Orient ? Bon allez, zou, j'arrête là. Vous l'avez compris, dans les milieux universitaires cosmopolites, les clichés restent les meilleurs sujets de discussion pour faire connaissance avec des étrangers, quelle que ce soit leur origine.


La journée de vendredi marquait la fin des cours d'anglais intensif pour 6 des étudiants de mon groupe (sur 14, pas mal). Il fallait donc fêter ça. Quoi de mieux en Australie de consacrer du temps à l'activité n° 1 des aussie : un bon barbeuk après les cours ? Banco.
Je me retrouve donc à faire les courses avec 7 asiat pour choisir quelle viande et quelle boisson pour notre festin improvisé. On s'en sort pas trop mal. Il faut ensuite aller sur un espace libre (vert de préférence) à proximité d'un grill. ça tombe bien, en Australie, dans les grandes villes, il n'y a quasiment pas un parc sans barbecue à disposition. Amenez votre viande et le tour est joué.

Prise de conscience soudainte : "Vous comptez faire cuire la viande quand ? Parce que c'est que 16h30 là ?" ai-je eu la naïveté de demander. "Ben maintenant" qu'on me répond. Ben oui, suis bête, le soleil se couche à 17h30, y a pas d'éclairage suffisant, et puis va pleuvoir. Donc vlan pour le BBQ avant 17 heures ! Pour ceux qui comme moi avaient des craintes concernant la qualité de la bouffe, qu'ils soient plutôt rassurés, l'agneau (pas cher ici) et la viande en général ont à peu près le même goût qu'à la maison. Le vin blanc australien, par contre, est d'une douceur à transformer un hypoglycémique en diabétique à vie.
Nous partons juste au moment où la pluie décide de tomber. Petite pause dans Queen street (la principale rue de la ville, une des plus agitées) où j'apprends quelques rudiments de prononciation française à mes amis.
19h50, avec un taïwanais (ingénieur en travaux public, 31 ans je crois), nous nous rendons à l'ACE. Arrivés 20 mns en avance, on s'assoit sur une marche pour tchacher. On évoque Taïwan, l'Asie en général, la Chine, le Japon plus précisément, son Histoire, nos différences de perception entre oriental et occidental.
Voilà bien ce qui me rend le plus heureux dans cette école, non pas d'améliorer mon anglais, mais de m'en servir dans un contexte aussi propice pour communiquer avec des gens qui m'étaient jusqu'alors inconnus, comprendre leur regard sur les choses, à quoi ils aspirent, etc... Rien ne m'est plus précieux et agréable.
Une quinzaine de students arrive, dont David. Nous nous rendons un peu plus loin sur une place. Un cours de "salsa" y est donné, un quinquagénaire chauve et baraqué se met au centre et hurle les mouvement à suivre, comme un cours de fitness. Je n'ai évidemment pas dansé, trop péteux au départ et pas osé accorder mon déhanché au sien par la suite. (j'ai filmé un peu, par contre. 5 € le film de 29 secondes pour les intéressés.)

Après, rien de très palpitant, beaucoup de fatigue (levé à 6h20 quand même), un bar où je n'ai rien bu (les barmen ne se déplacent pas pour servir les clients, tant pis pour eux, moi non plus) en compagnie d'une brésilienne, d'une suisse germanique qui nous a montré les photos de son pays (ça ressemble aux Pyrénées) et David. Puis le bus pour rentrer.

Jusque là, rien d'extraordinaire. Sauf qu'en rentrant, nuit noire donc, j'aperçois un truc avec une queue pendant d'un fils électrique ! Quéçé ? Si c'est pas un rat, ça ne peut être qu'un opossum pardi !

















Le bougre s'enfuit lorsque je m'approche.



















Le temps de rentrer mon appareil dans mon sac et de parcourir 100 mètres, deux autres bestioles, volantes cette fois, s'offrent à moi. La première devait être une chauve-souris au bruit des ailes, qui à mon approche se sont mis en action. La seconde, plus stoïque une chouette (hibou ?), majestueuse sur son fil EDF, guettant la musaraigne téméraire qui aurait l'outrecuidance de gambader sur son terrain de chasse.

Ce pays fait vraiment peur la nuit.

mercredi 10 septembre 2008

"Oh, you're french ? Ooohhh, he's french, hi hi hi hi !!"

Le cliché le plus improbable au monde tient encore. Tant mieux (et tant pis pour elles).
Oui, il faut venir ici traverser trois continent pour en avoir le cœur net (et en profiter cyniquement ?), les jeunettes asiatiques se figurent encore que la gente française masculine reste la plus romantique au monde, et Paris la capitale des rêves les plus doux - à deux.



Deux exemples assez probants aujourd'hui + beaucoup de bruits ailleurs (même si certains proviennent de ce fourbe notoire de Gengis) :

1. J'arrive 5 minutes en avance ce matin, entre dans la classe, salue une jap et une coré qui ont sans doute dormi là durant la nuit. Echange de 2 ou 3 banalités rapides, puis une me demande :
"Which nationality are you ?
- I'm french, réponds-je sobrement.
- Freeench ??, s'exclame-t-elle avec un sourire franc, he's french ! en se retournant vers sa camarade, elle aussi semble-t-il ravie". L'impression d'avoir été le Messie durant une poignée de secondes, mais bon, pas plus.

2. J'ai rencontré deux français à l'ACE avec qui je mange le midi - et qui ont débuté avec moi lundi. A 14h45, j'en recroise dans les couloirs. On se demande ce qu'on fait, c'est la "fin" des cours. A moment donné, une nouvelle jap prend en photos deux autres de ses amies. Juste à ce moment-là David (le frenchie quoi) passe dans le champ de vision de l'appareil. Blague, "i want some money if i'm on this photo", les nanas rigolent, hi hi hi hi (difficile de faire passer ça au clavier). Pis la plus branchée des trois (avec un bérêt en jean !), glisse aux autres en aparté : "He's french ! He's on the group 5 (NDR : le groupe des presque meilleurs en anglais. Je suis juste en dessous) and he's french" avec un regard espiègle vers ses comparses qui en disait long. Les deux autres, surprises "Ôôôôh !". Nous nous sommes regardés avec David, dans un mélange d'incompréhension, de surprise, de satisfaction et d'hilarité camouflée.

Pourquoi tout ce foin ? Qui colporte et cultive cette illusion antédiluvienne à l'autre bout du monde ? Je vais mener mon enquête. En tous cas, mettre quelques pions en jeu pour pouvoir me renseigner de plus près.

See you ^^

Maman, je vais toujours bien. Bouffé presqu'un tiers de mon forfait hier en appelant la France, mais tout va pour le mieux.

lundi 8 septembre 2008

ACE et flatmates

Aujourd'hui, premier jour à l'Australian College of English.

Les lieux, l'ambiance, les professeurs etc... tendent à ressembler à une sympathique start-up qui aurait pris du muscle et serait devenue un monstre de productivité : "Now, you're an asshole in english young boy, but with ACE, you WILL SPEAK it fluently IN LESS THAN 12 WEEKS !!".
Tout est mis en place pour faire de l'élève un gagnant : tous petits groupes, pièces de travail parfaitement conçues, travail réparti à l'avance et homework quotidien à faire, règles de fonctionnement strictes (attention, si on vous entend parler autrement qu'en anglais : carton jaune. 3 cartons jaunes, pas good => carton rouge imprimé sur le certificat -- mômaaaannnn).
Pas de soucis, je veux de toute façon devenir un winner in english, comme veulent l'être également ces centaines d'asiat qui arrivent par wagon et remplissent les 3/4 des classes. Et puis les prof. sont très accessibles et proches des étudiants, ça surprend.
Par contre, ils foutent la clim' à fond ces crétins dans toutes les pièces, dès le test d'arrivée, et ça, pour mon métabolisme, pas bon.


Flatmates.
Ben... sont cools. Faudra que je prenne des photos d'eux.
- Il y a Marie la 'tite jap (ouais ouais jap, mais faut prononcer "Marliéa"), adorable lutine geekette (à peu près 3 suchis de haut) qui après avoir fini son école de beauté, s'est dit qu'il y avait autre chose que le vernissage d'ongles qui pouvait la faire avancer dans la vie : to learn l'english.
- Il y a le saoudien Ahmed (ou quelque chose comme ça), sympa comme tout, bosseur, qui éclate de rire pour pas grand chose parfois (et tant mieux !)
- Et puis y a le suisse teuton Guido, matérialisation étirée et muette du Puceau de Riad Sattouf, plus vraie que nature. Il s'en tient religieusement à ses 5 mots prononcés par jour, a 30 ans et comprend pétoule quand on lui cause. Voilà voilà.



Y avait aussi un brésilien plus sympa encore que sympa (Samuel), mais il n'est resté qu'une nuit avant de repartir chez sa sœur à Sydney dimanche matin. M'enfin, il m'a laissé un sac recyclable vert en guise de souvenir, il ne sera pas revenu chez Kathy pour rien.


Ce dimanche, j'ai enfin vu La panthère rose, première du nom, une des plus belles comédies vues, un délice d'une élégance dans le détachement suprême. Je n'écrirai rien de plus dessus que je n'ai déjà dit sur ALED ou Mediacritik. Je le conseille juste à tous, surtout un soir pluvieux ou de déprime.

Dernier msg à môman : demain sûr, j'achète un mobile pas trop cher (mon BiBand à 4 roubles ne prend pas leur SimCard pré-paid là) et les crédits pour appeler la France qui vont avec (5 h ! ;)).
Pas d'inquiétude.

mercredi 3 septembre 2008

Halte a Singapour

Bon, j'ai un peu menti : la première intervention sur ce blog - courte, temps de connexion Wi-fi limité, transfert a choper - ne sera pas exactement brisbanaise mais asiatique.

12h30 de Boeing dans les rotules, déja, et 7h30 de plus a venir, toujours en compagnie j'espère, des hôtesses singapouriennes en tenue traditionnelle.

Après une semaine d'abstinence cinéphilique, refait le plein de films en une demi-journée (enfin 3)

- Indy 4, petite fumisterie, vaguement sympathique, mais tellement a court d'idees...
- My blueberry nouille, où Wong Kar Wai ressort sa musique lancinante habituelle, mais cette fois délocalisé (aux US avec des stars glamours US). On sait bien que le cliché, l'emballage clippesque de ses affects véloutés, la redondance suave et certainement mièvre de ces chagrins d'amour, c'est ce qui a pu tant nous séduire dans ces plus réussis (In the mood et Chungking express) , par un découpage inexplicable, fou, vain au premier abord, mais habité par une flamboyance, une folie et une imprévisibilité qui sur le sol ricain lui fait sensiblement défaut.
Il semble n'avoir gardé qu'une idée de celle-ci (l'Amour, le vrai, le seul, celui-qu'on-en-a-qu'une-fois-des-comme-ça-dans-la-vie). Une fois l'enrobage consumé, qu'y a-t-il ? Encore de l'enrobage tiens, une enième métaphore de "l'amour, c'est le même plaisir une tarte aux myrtilles ou qu'un produit laitier" (vous savez les sensations pures ?).
On à l'impression (en tous cas, on ne s'en défait pas durant la première partie, ca s'arrange un peu par la suite) d'assister à une série d'auditions sur le thème du chagrin wonkarwien : Rachel pleure, la caméra découpe sa détresse en 3 plans, puis un plus long fixe ; allez, au tour de Nora, idem pour Nathalie, et ainsi de suite... Pas le fiasco complet qui met à terre l'artiste non plus, ms une belle tâche (rouge) dans sa filmo.
- Harvey, d'un certain Henry Koster, où le candide James Steward campe un névrosé adorable, flanqué d'un compagnon léporidé de 6 pieds de haut et ... imaginaire. Très (trop ?) dialogué, drôle et sympatoche.

(je viens reprendre ce post un peu plus tard)

- Rabbits without ears, en VO Keinohrhasen, ânerie romantique et surtout désespéremment pas rigolote ni élégante, mille fois rabattue sur le schéma du "Je te détestais, tu me snobais, mais un évènement nous rapproche, et... et... que nous arrive-t-il ?" Dommage, je kiffe le genre de nana fluette à lunette comme la petite Nora Tschirner. C'est pas sorti en France.


Sinon, drôle d'imprévu que j'aurais préféré éviter à Singapour... Eté à deux doigts de la cata.
Je pianotais donc tranquillement sur un PC de l'aéroport. Je pense à regarder ma montre : 8h40. On peut embarquer à partir de 55. Allez zou, ne nous mettons pas en retard. Je regarde la tableaux des vols : Brisbane B3. Je me dirige donc vers la zone des boarding gates commençant par la lettre B. J'attends. Pas d'affichage d'un avion à destination de Brissie. Bon, j'ai de l'avance, attendons. 15 mns plus tard, toujours rien. Je demande à une nana du staff. Ce sera indiqué plus tard. Bon. 15 mns plus tard, je commence à ressentir une pointe acide de stress me remonter la colonne vertébrale : qué quiçepasse didjû ? Je m'avance auprès d'une autre qui fait embarquer des indiens vers Sydney : "You're not at the good gate, this is the good one : A21"

OH MY GOD !!!!

Je passe à fond la caisse l'étape de détection des métaux en sens inverse, court comme Forest à l'autre bout de l'aéroport (sachant que 20 mns sont nécessaires en marchant normal, il m'en fallait max 10). Heureusement, animé par une témérité qui n'habite les grands hommes que lors des moments clés de leur existence, j'interpelle (à la volée, à la Rick Hunter) un mec en véhicule d'aéroport. "Excuuuuuuse me mister !!! I have to go to the gate A21, I'm very late ! Can I go with you ?". Vrrrrrrrrrrrrrrrrrouuuuuuuuuuuummmmm !

J'espère qu'il me lira ce soir, car je souhaite y dédicacer ce post brouillon : merci à toi, Monsieur du staff de Singapore Airlines, d'avoir été au bon endroit au bon moment et d'avoir pris la sage décision de me prendre à bord de ton véhicule sans permis flambant neuf. Car c'est grâce à toi que je peux coucher ces quelques lignes supplémentaires écrites à la hâte.

Sinon, la famille a l'air cool. Des parents au fils en passant par les quelques recoins visités de la villa. 4 étudiants ACE apparemment squattent les nombreuses chambres vides, je n'ai rencontré qu'une petite asiat pour le moment. La mienne est spacieuse et vieillotte (couleurs ternes, entre le violet et le marron des meubles en bois, pas très frais quoi), agrémenté d'un vieux piano à 1 mètre de mon plumard.

A plouche pour d'autres aventures.