lundi 29 septembre 2008

Dilemme...

Ne vous fiez à ce que contient la main gauche du petit bonhomme au sourire constipé ci-dessus, je ne suis pas encore diplômé. Loin s'en faut. En fait, j'aimerais. Mais auparavant, c'est mieux de savoir de quoi qu'on va l'être. Dilemme donc, je m'explique.

J'ai passé un pré-test vendredi de 2 heures pour savoir si j'étais digne d'intégrer une session Fast-track du Certificate Advanced in English (cad une session Cambridge plutôt costaude, réduite de 4 semaines par rapport à la "normale"). Fallait avoir 60 % au résultat global pour être "apte à" -- ce qui au vu de la difficulté du truc, me paraissait compromis.

Cet aprèm résultat : 58 % -- ce qui est plutôt bon me confie la nana en charge des exams, et suffisant pour l'intégration. Ouf !?
MAIS ! Etant le seul gus sur le campus a avoir tenté la version Fast-track du CAE, ils ne comptent pas en ouvrir une juste pour mes beaux yeux. "Mais... (Hé hé), on aurait une place pour vous à... Manly !"

Manly, c'est à 10 bons kms de Sydney. Fait chier.
Je génère du suspense un peu hypocritement dans le titre, parce qu'en fait ma décision est quasi prise : pas envie. Juste au moment où je me fais des potes dignes de m'emmener enfin voir l'Océan (vous enflammez pas les enfants, c'est pour dans 10 jours), où l'exhalaison de ma douce sensualité répandue dans tous les recoins de la ville fait chavirer mille coeurs sensibles, où je fais pour la première fois de l'Histoire franco-bridéenne sourire une demi-douzaine de coréennes par l'intermédiaire d'une traduction approximative de l'histoire de Toto à la pharmacie, je devrais quitter tout ça pour un diplôme qui demande labeur et amnégation !? Bon, un peu ennuyé en fait, parce que ça me résoud à me rabattre sur l'IELTS -- qui en France n'a pas la même valeur qu'un des deux meilleurs diplômes Cambridge. Tant pis.



Autre sujet, plus sec. Un coup de gueule, hurlé sans doute pour rien (mais si je ne le fais pas ici, où alors ?).
Dans un premier temps désemparé, ça y est, me vlà désormais bien remonté par cette omniprésence de la télé dans cette baraque ! Encore, si elle ne servait qu'a donner l'illusion de combler les petits trous ennuyeux d'une journée morose, ce serait juste tristoune (cette même vacuité qui s'inflitre sans doute dans quasiment toutes les ondes hertziennes occidentales, des reportages putassiers type Delarue, à l'Australian salsa star en passant par l'équivalent 19h de Plus belle la vie) - se coller devant la petite lucarne, parce que, bon, que faire de mieux (!?), ôôf... on l'a tous fait.
Mais là, l'affaire prend des proportions carrément désespérantes. Je veux dire, lorsque l'instrument devient maître des lieux, instaure sa suprêmacie et en vient à ramollir les relations humaines, on est en droit de tirer la sonnette d'alarme.
Il y a des télés partout : en bas dans le grand salon, en bas dans la chambre de la nièce, en bas dans la chambre du fils, en haut dans la chambre de la mère, en haut dans le petit salon à coté de ma chambre, et puis, l'emplacement rêvé, le plus fréquenté par la mère de famille : la cuisine !
Visez un peu la photo un peu plus haut. Si, si, en haut sur la droite, vous apercevrez bien un antique écran cathodique. Je vous laisse imaginer la (les) scène(s) : je suis évidemment dos à la TV, tous les autres sont répartis pour pouvoir ne rien manquer de l'Australian Idol, ou du dernier épisode de la sitcom ultra-violente aussie - qui ressemble à s'y méprendre à la même série fake minable dans Forgetting Sarah Marshall. Manu, faut que tu voies ça :D ! Grosso modo, je mange tous les soirs devant une assemblée de fidèles qui contemplent le micro spectacle au-dessus de ma tête, en silence. Je réfléchis à trois fois avant d'ouvrir la bouche à table, il s'agit de ne pas interrompre pour une broutille le reality show de 18h45. De toute façon, c'est trop dur pour moi de me rendre plus intéressant que le petit écran, j'en ai eu la démonstration lors du repas de ce soir. J'étais en train de discuter de mon soucis Cambridge avec le fiston Ben, et là, bim, en plein milieu de mon explication, il se met à exploser de rire et à commenter, pour les 2 autres étudiants qui auraient éventuellement raté ça, un gag de Matthew Broderick, me délaissant seul face avec ma détresse et ma fourchette chargée de boeuf carotte à la main. J'en reviens toujours pas d'une telle impolitesse... Comme moi lors d'une époque compulsive sur allociné, ils ne se rendent pas bien compte... :o

Alors, qu'on ne croit pas que je les déteste, Ben, Kathy et mes autres colloc' ! Pitié, pas de généralité. Ils sont en dehors de ça adorables, serviables comme tout, etc... Non, je pointais du doigt un truc qui m'agace et m'indispose de plus en plus clairement. C'est tout.

Sur ce, faîtes de beaux rêves...

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Beau coup de gueule!

Anonyme a dit…

"Fait divers : un jeune français étudiant en Australie massacre ses hôtes... à la télécommande. En effet, le coupable ne serait pas le mal du pays, mais l'omniprésence de la télévision dans le foyer, qui aurait littéralement rendu fou le jeune homme. Ses amis en France, consternés, le décrivent comme un garçon calme mais sujet à des sautes d'humeur. Quelques jours auparavant, il aurait lancé un appel au secours son son blog, hélas resté sans réponse..."

:D

Sois fort !

Loryniel a dit…

Merci pour ces encouragements ! :D

Ce soir, ils ont joint l'"utile" à l'"agréable" puisqu'ils ont passé le DVD de Ratatouille tandis que nous finissions une ration de Bolognaise en boîte. Faut bien rêver quoi.

(je suis dur hein, c'est plutôt correct ici, question bouffe - même si le camembert et le Roquefort commencent à me manquer)

Anonyme a dit…

Je sûr que ton aBnégation ( :D ) à communiquer et partager des émotions coûte que coûte aura raison de ces méchantes habitudes. :p
Allez, courage ! ;)

Anonyme a dit…

Franchement j'avais peur que le voyage te fasse perdre de ta verve et de ton humour si expérimental, mais force est de constater que non ! Du pur Lory, de l'or en barres ! :-DD

(Ilan)

Loryniel a dit…

C'est gentil Ilan ;)