
Je risque de vous décevoir, mais je ne crois pas pouvoir donner de réponse précise et cohérente à l'interrogation que je posais ici même il y a trois jours. Après 2 ou 3 questions, Marié et son amie coréenne ne m'ont pas plus éclairé sur le sujet. Je crois qu'il faut en appeler à une vague idée, un parfum de vieille Europe, de littérature, de peinture romantiques du XIXème siècle (et d'avant), de lieux reproduits mille fois sur carte postale, qui perdure et s'amplifie avec l'écart géographique. Et puis la mode aussi : les asiatiques (en particulier les coréens et les japonaises) qui devraient ne rien avoir à envier à l'Occident, fantasment pour beaucoup sur les marques de luxe de chez nous (Hermès, Louis Vuitton, ... elles les connaissent mieux que moi).
Et puis après tout, je cherche à démonter une affaire pas totalement à côté de la plaque. N'étais-je pas le premier chagriné à l'idée de quitter la capitale, me remémorant des promenades à deux le long de la Seine, des promenades dans le Quartier latin aux pavés des Invalides sous un soleil caressant ? Oh, n'allez pas croire que je souffre d'une mélancolie douloureuse ici, et que j'écris ce papier à côté d'une poubelle débordant de mouchoirs trempés de larmes, rivé sur mon lit, en comptant les jours avant mon retour. Non non non, mais il faut avouer qu'une dizaine de jours après l'avoir quittée, Paris me manque, surtout lorsque j'écris ces lignes (ce gredin de Gengis m'approuve, je suis sûr).
Et puis en matière de clichés, étais-je en droit de donner des leçons ? Et les suédoises à forte poitrine, les séducteurs italiens imparables, et mille autres sur l'Afrique, l'Asie, le Proche-Orient ? Bon allez, zou, j'arrête là. Vous l'avez compris, dans les milieux universitaires cosmopolites, les clichés restent les meilleurs sujets de discussion pour faire connaissance avec des étrangers, quelle que ce soit leur origine.
La journée de vendredi marquait la fin des cours d'anglais intensif pour 6 des étudiants de mon groupe (sur 14, pas mal). Il fallait donc fêter ça. Quoi de mieux en Australie de consacrer du temps à l'activité n° 1 des aussie : un bon barbeuk après les cours ? Banco.
Je me retrouve donc à faire les courses avec 7 asiat pour choisir quelle viande et quelle boisson pour notre festin improvisé. On s'en sort pas trop mal. Il faut ensuite aller sur un espace libre (vert de préférence) à proximité d'un grill. ça tombe bien, en Australie, dans les grandes villes, il n'y a quasiment pas un parc sans barbecue à disposition. Amenez votre viande et le tour est joué.
Nous partons juste au moment où la pluie décide de tomber. Petite pause dans Queen street (la principale rue de la ville, une des plus agitées) où j'apprends quelques rudiments de prononciation française à mes amis.
19h50, avec un taïwanais (ingénieur en travaux public, 31 ans je crois), nous nous rendons à l'ACE. Arrivés 20 mns en avance, on s'assoit sur une marche pour tchacher. On évoque Taïwan, l'Asie en général, la Chine, le Japon plus précisément, son Histoire, nos différences de perception entre oriental et occidental.
Voilà bien ce qui me rend le plus heureux dans cette école, non pas d'améliorer mon anglais, mais de m'en servir dans un contexte aussi propice pour communiquer avec des gens qui m'étaient jusqu'alors inconnus, comprendre leur regard sur les choses, à quoi ils aspirent, etc... Rien ne m'est plus précieux et agréable.
Une quinzaine de students arrive, dont David. Nous nous rendons un peu plus loin sur une place. Un cours de "salsa" y est donné, un quinquagénaire chauve et baraqué se met au centre et hurle les mouvement à suivre, comme un cours de fitness. Je n'ai évidemment pas dansé, trop péteux au départ et pas osé accorder mon déhanché au sien par la suite. (j'ai filmé un peu, par contre. 5 € le film de 29 secondes pour les intéressés.)
Après, rien de très palpitant, beaucoup de fatigue (levé à 6h20 quand même), un bar où je n'ai rien bu (les barmen ne se déplacent pas pour servir les clients, tant pis pour eux, moi non plus) en compagnie d'une brésilienne, d'une suisse germanique qui nous a montré les photos de son pays (ça ressemble aux Pyrénées) et David. Puis le bus pour rentrer.
Jusque là, rien d'extraordinaire. Sauf qu'en rentrant, nuit noire donc, j'aperçois un truc avec une queue pendant d'un fils électrique ! Quéçé ? Si c'est pas un rat, ça ne peut être qu'un opossum pardi !
Le bougre s'enfuit lorsque je m'approche.
Le temps de rentrer mon appareil dans mon sac et de parcourir 100 mètres, deux autres bestioles, volantes cette fois, s'offrent à moi. La première devait être une chauve-souris au bruit des ailes, qui à mon approche se sont mis en action. La seconde, plus stoïque une chouette (hibou ?), majestueuse sur son fil EDF, guettant la musaraigne téméraire qui aurait l'outrecuidance de gambader sur son terrain de chasse.
Ce pays fait vraiment peur la nuit.
1 commentaire:
5€ pour un film de salsa, c'est du vol. Par contre, je suis prêt à t'acheter ton documentaire sur la vie des chauves-souris australiennes.
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